Les virevoltants

Du 10 janvier au 21 janvier : de Chile Chico a Puerto Cisnes (638 km – 13 267 km parcours)

Une route mythique et épique, bordées de lupins sauvages en fleurs, fuchsias, digitales, fougères et rhubarbes géantes ; longeant lacs bleu intense, flancs de montagnes abruptes d’où dégringolent des cascades s’écoulant de glaciers, rivières bouillonnantes au fond de vallées embrumées et tapissées de forêts primaires humides menant à des villages encaissés au fond des fjords ou des petites baies tranquilles au bord du Pacifique: j’ai nommé la superbe Carretera Austral! 

Mardi 10 janvier. Petit déjeuner tardif car Hervé et Marius sont allés à la panaderia, qui n’ouvre qu’à 10h, et ils sont revenus avec… rien ! C’est un peu bizarre, ici, on ne sait pas trop ce que les gens mangent… On finit par trouver quelques fruits et légumes, et du pain (enfin, ici ils appellent ça du pain) et on prend la piste qui longe le lac. La piste est bonne et ça vaut mieux parce que le parcours est acrobatique ! ça monte, ça descend, ça tourne, sur une largeur qui ne permet pas toujours de croiser un autre véhicule. Mais le paysage est exceptionnel : d’un côté la montagne, de l’autre le lac, et des fleurs multicolores au bord de la route.

a caballo vamos al monte…

Lago General Carrera

jolie piste, faut pas se louper!

On s’arrête manger près d’une rivière, puis on prend 3 « backpackers » en stop : un allemand, une mexicaine et une espagnole qui vont à Puerto Tranquilo, comme nous. Ça fait plus de deux heures qu’ils poireautent dans le petit hameau. Au bout de cette piste, on arrive sur la Carretera Austral (Ruta 7) qui nous déroule son ripio bien pourri, plein de tôle ondulée et de gros trous… Après 160 km parcourus en plus de 5h de route (hors pauses), on arrive fourbus à Puerto Tranquilo et ses agences pour touristes à la queue-leuleu le long du lac. On décide d’aller dans un camping. C’est la première fois qu’on nous fait payer pour les enfants mais bon, on a un peu de wifi, des douches chaudes (sauf pour Aloïs qui hurle à la mort à la première douche tièdasse alors le type nous envoie ensuite dans une douche chaude qui dépend de l’hostal), on est à l’abri du vent et les enfants se font un copain du village : Emiliano.

 

Mercredi 11 janvier. Ce matin, après avoir réussi à publier sur le blog malgré la connexion très poussive et après la séance de scotchage pour Hervé (Comme d’autres voyageurs rencontrés, il adore mettre du gros scotch partout, et là on en a du jaune, c’est festif), on va faire le plein de gasoil (hier soir la pompe était à sec mais le camion d’approvisionnement est passé entre temps) et on se renseigne pour aller visiter les Capillas de Marmol. On se fait un peu assaillir par toutes les agences, du coup on choisit un peu au hasard, celle qui ne nous saute pas dessus. Comme il faut être au moins 6 pour que le bateau sorte, on va manger en attendant qu’un autre groupe se joigne à nous. Le jeune de l’agence vient nous chercher alors qu’on termine tout juste nos sandwiches, et on embarque dans la barcasse « Antonia » avec nos gilets de sauvetages, vêtements de pluie et même un poncho-ciré que nous prêtent nos 2 accompagnateurs. Après 15 min de navigation qui secouent bien et mouillent un peu (il y a des vagues et du vent), on arrive au « tunnel » : la roche de marbre blanc à pic sur l’eau est creusée par les vagues. Au fil du temps, ça a formé des cavités.

dans le marbre

Le bleu turquoise de l’eau se reflète, c’est superbe ! Le matin, lorsque le pan de roche est au soleil, ça doit être encore plus beau. Puis le bateau va vers la Capilla (chapelle) et la Catedral. On touche la roche, c’est tout lisse.

entrée du tunnel

la tête du chien

la cathédrale (ou le champignon)

Il y a beaucoup d’autres bateaux mais d’après ce qu’on voit, chacun respecte le tour et l’espace de l’autre. Le retour est bien remuant : on a le vent de face et des grosses vagues car on est prêt du rivage. On se fait complètement tremper et le bateau fait des bonds et retombe à plat dans le creux des vagues. Hervé et moi, on se cramponne d’une main au banc sur le lequel on est assis, et on tient chacun un enfant calé entre nos jambes. Ces derniers n’ont pas l’air trop impressionnés et trouvent rigolo de « faire du ripio sur l’eau ». Puis ils passent le reste de l’après-midi à jouer avec Emiliano sur la plage et dans les environs. On s’est garés un peu en retrait, sur la plage près du lac, avec une très jolie vue !

Jeudi 12 janvier. Dans la nuit, il a bien plu mais le chemin pour sortir de la plage est praticable. En revanche, le lac est tout gris… On continue de remonter la Carretera Austral, toujours aussi fleurie. Le soleil se lève et une sorte de brume s’élève par endroits sur la piste.

Carretera Austral

On arrive vers midi à Cerro Castillo, village au pied de la montagne éponyme. On va manger le menu du jour au petit restaurant familial, puis Marius et Aloïs jouent tout l’après-midi avec deux garçons du village. On est garés près de la petite place avec des jeux et un grand gaucho en bois sculpté. C’est calme et typique, avec des petites maisons recouvertes de bardeaux et de tuiles en bois. Et des poules gambadent sur le trottoir au tour de nous.

Les pics du Cerro Castillo

le gaucho de bois, son maté et son chien

les jeux et les copains, tout va bien!

Vendredi 13 janvier. Le matin, on se réveille tôt et on part alors que les garçons dorment encore. On a décidé de faire l’impasse sur le Parc Cerro Castillo pour aller à Coyhaique. La Carretera est maintenant asphaltée, chouette ! C’est une vrai ville, avec ses alentours déboisés pour l’agriculture et l’industrie. Je m’énerve un peu contre le type con de la Copec (la station service) qui nous intime de fermer le robinet d’eau alors que le pompiste vient de nous autoriser à remplir le camion d’eau. Le type a pour seul argument que ce n’est pas autorisé. Même en Patagonie argentine, alors que l’eau est rare et souvent de l’eau dessalée, on a pu remplir le réservoir. Je dis au type que c’est vrai qu’ici, c’est le désert, qu’il n’y a pas d’eau… Le type s’en va et nous aussi. Bon, on tourne un peu dans les rues et on trouve une place près d’un café où on va prendre un petit déjeuner bien sucré. C’est le café d’une paroisse de pionniers un peu mormons sur les bords : des femmes et des petites filles en jupes longues et fichus sur les cheveux viennent acheter des gâteaux, il y a des versets de la Bible écrits sur un mur, et des livres à disposition des clients pour notamment expliquer le créationnisme aux enfants (traduits d’un pasteur américain qui a une vraie tête de vainqueur sur la photo) ! Mais tout le monde est gentil et il y a un super wifi. Tiens, j’aurais pu leur demander comment leur Bible explique le wifi, mais je ne pouvais pas, je mangeais un gâteau trop bon à la cannelle. Bien rassasiés de nourriture terrestre, nous partons nous promener dans le centre-ville. Des rues piétonnes mènent à une place animée : des stands d’artisanat plus ou moins local (des belles gravures sur pierres aux diverses chinoiseries) entourent la place. On va d’abord à l’agence de Naviera Austral, la compagnie qui gère les ferrys pour aller à Chiloe. Je n’avais pas pu finaliser la réservation sur leur site internet, et comme il faut s’y prendre pas mal de temps à l’avance en été avec un véhicule, j’avais envoyé un email et une dame m’a tout de suite envoyé une réservation. Aujourd’hui, on va donc payer et retirer les tickets. Dans la rue, il y a un stand d’indiens mapuches qui vendent des babioles, des plantes séchées et mettent la sono à fond avec une musique bizarre. Les garçons se défoulent sur un toboggan gonflable puis on va dans un resto tellement sympa (surtout le serveur noir colombien en chemise à motifs mapuches) qu’après la glace des garçons, on reste pour le dîner. C’est tellement énorme qu’on rapporte de quoi faire le pic-nic de demain !

Samedi 14 janvier. Ce matin, on doit aller à la CONAF (organisme en charge des parcs nationaux du Chili) pour acheter un pass annuel nous permettant l’accès à tous les parcs nationaux, au lieu de payer l’entrée à chaque fois (ici, la plupart des parcs et sites touristiques sont payants). Après avoir trouvé l’endroit, ben c’est fermé parce que c’est samedi. Tant pis… On part à la Reserva Nacional Coyahique. On commence par une petite promenade sur un sentier dans la forêt. Ça grimpe le long du lit d’une rivière plantée de colihuen, des cannes qui ressemblent à du bambou, mais pas creux. Ça fait des bons bâtons de marche. Après 1h45, on arrive à un petit lac, enfin, un étang, et on pic-nic à côté, puis on se sépare en 2 groupes pour faire le tour du lac.

Coyahique

Puis on redescend, on reprend la route jusqu’à la vallée du rio Simpson réputé pour ses truites, ses cascades. On s’arrête au camping « Las Torres del Simpson » près de la rivière. On est entouré par les montagnes, tout est très très vert autour de nous. Le petit camping est tenu par Nacho, un espagnol, et Sandra, sa femme chilienne. Ils cultivent des salades bio sous serre en plus du camping. Il y a une très grande pièce commune en bois, le « quincho », autour d’un emplacement central pour faire du feu, une cuisine, une table de ping-pong, quelques livres sur la nature, des tables en bois et… deux guitares. Un couple suizo-néozélandais en vélo est là (le jeune a fabriqué le cadre de son vélo en noyer, il est incroyable) et les garçons s’en entichent rapidement. Matthew, le néo-zélandais, leur fabrique des arcs et des flèches, alors forcément, les garçons ne le lâchent plus ! Nacho donne un « cours de maté » pour expliquer les traditions et rituels gauchos autour du maté. C’est amusant de voir un espagnol aussi « gaucho ». Mais le côté espagnol reprend clairement le dessus lors qu’il joue de la guitare avec Hervé, jusque très tard !

Dimanche 15 janvier: Ce matin, le temps se couvre, ou plutôt, la brume ne se lève pas, et on ne voit pas le haut des montagnes autour. Les garçons jouent dehors (vive les bottes en caoutchouc), on fait de l’école dans le quincho, du blog, des tas de réparations pour Hervé (notamment le remplacement du fusible des vitres électriques qui a subitement rendu l’âme hier, peut-être à cause du ripio), du ping pong, etc… Je vais avec Marius et Aloïs à la rivière, on traverse un pré plein de vaches et de chevaux. Les garçons jouent sur la rive, je leur montre les digitales, à ne toucher sous aucun prétexte, puis on rentre. Ils ne sont pas très rassurés car les vaches et les chevaux sont maintenant en train de boire près de la rivière, juste là où on doit passer pour rentrer !

Vallée du Rio simpson

quelques vaches…

et au milieu, coule une rivière

Le soir, c’est de nouveau une séance de guitare festive et des discussions sympas avec Nacho et Sandra.

Lundi 16 janvier. On a décidé de rester une journée de plus ici. Il a plu toute la nuit, et ça continue, par averses. On visite les serres de salades et les garçons font du repiquage avec Sandra : ils ont visiblement retenu plein de choses des séances de jardin-école qu’ils ont faites l’année dernière. On voit un bébé-chauve-souris accroché à une salade. On profite de l’endroit et du calme malgré la pluie incessante et on arrive même à imposer une sieste aux garçons. En fin d’après-midi arrive une grande famille de 7 personnes. Ils sont de Valparaiso, voyagent dans deux voitures et rentrent d’un voyage dans le sud du pays. Marius et Aloïs se font adopter en quelques minutes. Ils se débrouillent bien pour communiquer maintenant, avec de l’espagnol, des gestes, un langage de leur invention, sans oublier le regard charmeur de Aloïs et les pitreries de Marius. Ils jouent dehors en rentrent plein de boue… Nacho nous propose de faire un asado ce soir, avec lui, Sandra et Jack (leur ami New-Yorkais qui passe la moitié de l’année par ici). On prépare chacun des plats et on passe une belle soirée. On a trouvé ici un endroit vraiment particulier et des belles personnes. J’ai beaucoup aimé parlé avec Nacho, et Hervé et lui se sont aussi bien entendus, surtout autour de la musique. Dommage qu’il pleuve tant par ici !

Mardi 17 janvier. C’est le moment de quitter le camping. La famille de Valparaiso nous invite à stationner chez eux quand on sera là-bas. Ça console un peu Marius et Aloïs qui prolongent les adieux…

Ciao le camping et la pluie!

Puis on va à Aysen faire des courses et on roule ensuite jusqu’au Bosque Encantado, à l’entrée du Parc Queulat. On ne trouve aucun bivouac, il pleut sans interruption alors on se gare sur le parking du site, près de la route. Les montagnes sont pleines de brume, on distingue parfois des fines cascades sur les parois, et partout, de la forêt dense et ruisselante. Ici, quand il ne pleut pas, c’est qu’il va pleuvoir. En effet, la pluviométrie est de plus de 4000 mm d’eau par an, soit plus de 10 fois plus qu’en Belgique ! A côté de nous, il y a un gros camping-car chilien. C’est celui de Philippe, un Basque arrivé au Chili à 9 ans, qui voyage avec sa nièce. Il nous invite à boire un coup lorsque les enfants sont couchés. Ces derniers font de la résistance mais on les abandonne avec un talkie walkie. Bon, on est à 2m d’eux, hein. Le CC de Philippe est un modèle à l’américaine : très large, suréquipé, il consomme 30L d’essence aux 100 km ! On comprend pourquoi les véhicules européens sont recherchés par ici…

Mercredi 18 janvier : lever un peu dur parce qu’on a bu des « piscolas » hier soir avec Philippe (du pisco avec du coca cola), aïe… Il pleut toujours autant : on distingue à peine les montagnes autour de nous. Mais au moins, il ne pleut plus par le pare-brise (la fuite était revenue hier après-midi). On prend un gros petit déjeuner, puis on met les chaussures de marche, les polaires, les vêtements de pluie (vive les pantalons k-way pour les enfants !). On va parcourir le Bosque Encantado (la Forêt Enchantée) du Parque Queulat. Le début est saisissant, on est dans une forêt primaire luxuriante : tout est recouvert de mousse, de fougères, de lianes.. et tout ruisselle d’eau. Sur le chemin, on ne sent pas vraiment la pluie parce qu’elle s’écoule le long de la végétation, et c’est tellement saturé d’humidité qu’on ne sait pas vraiment d’où vient l’eau. On ne distingue pas le sol ni les plantes sensées y être enracinées, tant il y a de végétation enchevêtrée.

Bosque Encantado

… et un petit elfe

On traverse plusieurs ruisseaux et rivières bouillonnantes sur des petits ponts en bois, on essaie d’éviter l’épaisse couche de boue en marchant sur des rondins ou en sautant de billots en billots, mais certains passages sont tellement détrempés que les billots sont sous le marécage…

Puis on se rapproche du versant de la montagne dont l’à-pic est recouvert de mousse épaisse ruisselante. On grimpe ensuite entre les pierres, les troncs et les racines, c’est très escarpé et ça dure un bon moment !

On entend le bruit d’un torrent et on débouche dans une vallée en hauteur, traversée par le torrent. Ce dernier est formé par une cascade qui dévale toute la montagne depuis un « ventisquero », un glacier accroché tout en haut. On ne voit le glacier que par brefs moments car il est noyé dans les nuages. L’étape délicate (et amusante) de la randonnée consiste à traverser le torrent en passant de pierre en pierre. Et ce n’est pas facile ! si Aloïs me suit comme un cabri et arrive sur l’autre rive au sec, Hervé perd l’équilibre et plonge une jambe jusqu’au genou. Marius s’en tire avec juste le pied mouillé, parce qu’il donnait la main à Hervé. On a rempli les gourdes et goûté l’eau juste avant, elle est bien glaciale…

Le torrent à traverser

tout là-haut dans les nuages, le glacier…

On grimpe encore une vingtaine de minutes sur l’autre versant. Il y a moins de forêt mais la végétation basse est encore très dense. Au détour du chemin, on découvre, juste devant et en contrebas, un petit lac tout vert, entouré par la montagne. Une dizaine de cascades s’y jettent. L’eau dévale ensuite le torrent qu’on a traversé. C’est un un paysage incroyable, et en plus, la pluie s’est à peu près arrêtée, enfin, c’est devenu un fin crachin.

c’est beau, hein!

un tas de petites cascades

En redescendant, on croise un famille Bordelaise (Bertrand, Guénaëlle, Gaëtan, 12 ans et Théotime, 10 ans) qui fait le tour du monde en camping car. On discute un peu sous la pluie puis on convient de se retrouver après, aux camping cars. Le temps de retirer tous les vêtements trempés et boueux, de mettre un coup de chauffage (il fait 10°c à l’intérieur et tout est humide), de se poser un peu, et nous voilà à 8 chez nous, à échanger sur le voyage et à prendre l’apéro. On a des nouvelles fraîches des Itinerantour qui viennent de passer quelques jours plus au nord avec cette nouvelle famille. Mine de rien, le temps passe très vite lorsqu’on raconte un tour du monde, même dans les grandes lignes ! Aloïs trouve son bonheur avec Gaëtan qui lui dessine avec application les animaux du petite guide.

Jeudi 19 janvier. Ce matin, réveil à 10h, sous la pluie, évidemment. On hésite à aller voir le « Ventisquero Colgante », le glacier suspendu, clou du Parque Queulat. Sur les photos, c’est magnifique, mais vu le temps, la vue va être toute bouchée. Et nos nouveaux amis, qui y sont allés la veille, nous disent que le chemin est vraiment très boueux, que la ballade d’hier est beaucoup plus jolie. On décide donc de faire l’impasse. Après un repas à 8 dans le CC d’à côté en milieu d’après-midi, on descend ensemble vers Puerto Cisnes. Le ciel se dégage un peu, on peu enfn voir le joli paysage, toujours aussi luxuriant. On arrive au village niché dans une petite baie. Des bateaux sont sagement amarrés. On va se garer tout au bout de la jetée, dans une sorte de camping municipal gratuit. Il y a des « quinchos » (des abris en forme hexagonale autour d’un emplacement pour faire du feu), des toilettes, de l’eau, des douches froides, et un gardien très gentil qui nous explique que son collègue de la nuit prend la relève bientôt.

Puerto Cisnes

la petite baie tranquille du bivouac

Le sol est assez sablonneux parce qu’on est presque sur la plage mais nos 2 CC parviennent à se hisser près d’un quincho qu’on investit pour allumer un feu (ça relève de l’exploit vu que tout est humide) et faire griller des saucisses et du pain. Metéo de la nuit : il pleut dru sans interruption !

Vendredi 20 janvier. Dicton du jour : « Si tu entends la pluie, reste au lit ». C’est ce qu’on fait jusqu’à 10h, mais on finit quand-même par se lever. Après l’école, les garçons vont ramasser des petits crabes à marée basse avec Gaëtan, puis se mettent à construire un radeau avec des morceaux de bois et des cordages trouvés dans le coin. On les interrompt pour le repas sous le quincho.

le radeau en construction

Le temps est vraiment pourri, ça devient un peu déprimant. Je passe l’après-midi à discuter au chaud avec Guénaëlle pendant que Hervé, Bertrand et Théotime vont au ravitaillement. Les 3 autres garçons jouent aux légos, regardent un dessin animé, puis on s’aventure à l’extérieur pour préparer un chouette barbecue de merlu austral tout frais. On ne va pas se laisser abattre par quelques cm de pluie ! C’est vendredi soir, mais nos voisins, qui ont plantés leurs tentes sous les quinchos, sont plutôt calmes.

Samedi 21 janvier. Ce matin, réveil étrange : on n’entend pas la pluie tambouriner au-dessus de nos têtes, on a chaud et il y a plein de lumière : le soleil est là, le ciel est bleu ! On a un peu de mal à y croire.. Après les petit-déjeuner, les photos et les adieux aux GaéThéo, les garçons vaquent près de l’eau pendant qu’on sort tout ce qui est humide, on nettoie le CC plein de sable, on fait de la lessive à la main, on sort et on bat tous les coussins et banquettes, etc…

Jusqu’à ce que je vois Marius et Aloïs sur la plage, sur un banc de sable au milieu de l’eau. Je suis bonne pour une nouvelle lessive (parce qu’Aloïs est à la même enseigne) et un nouveau séchage de pantalons-chaussettes, grrrr.

« Marius, pourquoi est-ce que tu es mouillé jusqu’aux genoux ? » « Je sais pas, c’est ma botte qui a une fuite… »

Entre temps, la plage s’est bien remplie. Un samedi ensoleillé, c’est l’été ! Des gens se baignent (bon, il y en a même sui se sont baignés hier sous la pluie), les asados vont bon train. Après le repas, on remballe tout puis on va au village pour se garer à l’entrée de l’embarcadère des ferrys. On se repose un peu, puis je vais à la boulangerie et au bureau de Naviera Austral avec Marius, et au retour on a une escorte d’un grand chiens suivis de quatre autres bien remuants. Le soir, on va manger dans un petit resto puis les garçons sont couchés à 21h30, un record depuis bien longtemps ! Nous, on tarde à s’endormir : lorsque l’alarme intempestive d’un voiture détraquée s’arrête enfin, lorsque tous les canidés du bled décident de la boucler, c’est un concert de grenouilles survoltées qui prend le relais dans les abord du bivouac improvisés sur lequel trois camion, un van et quelques voitures nous ont rejoints. La nuit va être courte !

le pêcheur et son énorme crabe (il l’a tenu au moins 7 secondes dans la main…)

 

 

 

6 reflexions sur “Du 10 janvier au 21 janvier : de Chile Chico a Puerto Cisnes (638 km – 13 267 km parcours)

  1. pinto

    pendant ce temps, plus au nord, on prend des coups de soleil!! contente de voir que toute la famille va bien, nous sommes arrivés à la Serena, nous redescendrons sur Santiago et Valparaiso plus tard car nous avons nos billets pour l’île de Paques le 9 mars. Les photos de la carretera sont magnifiques!
    A bientôt
    Karen, Daniel, Paul et noé

    1. Pauline Auteur de l'article

      Nous serons aussi à Valparaiso et Santiago la semaine prochaine, peut-être qu’on pourrait s’y croiser? bises à vous 4!

  2. Mémé

    Magnifiques paysages et magnifiques photos,routes compliquées,bravo le camping car mais surtout bravo au conducteur.Bisous bisous +++++++

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