Mardi 14 février : on se réveille avec les cochons qui sont toujours là, puis un cavalier (les gauchos de la région s’appellent les « huasos ») vient dresser son cheval à côté, dans le sable. On prend la route pour Pucon, la grosse ville touristique entre le Lago et le volcan Villarica. On se retrouve vite dans un embouteillage pour y accéder (une seule route relie la frontière à cette ville puis à Villarica). C’est le pic touristique, et tous les riches Chiliens sont là en ce moment. On tourne péniblement dans la ville, impossible de trouver une place, même sur les terrains vagues transformés en parkings payants… Finalement, on va voir le camping qui nous demande plus de 45 euros pour un endroit archi-bondé, coincé entre deux routes. On n’entre même pas, mais j’en profite pour aller à pied dans le centre-ville avec Marius pour trouver un distributeur qui permette de retirer de l’argent sans commission. (Oui, c’est parfois passionnant, ce voyage !). On a fait des courses en venant vu que le frigo était vide, on fait le plein en repartant et on revient sur nos pas puis on bifurque vers le Lago Caburga, au nord-est. On se gare devant le joli lac entouré de montagnes, près du chemin de terre, ce qui nous vaut des nuages de poussière à chaque passage de 4×4 qui se soucie peu de la limitation de vitesse. Il y a pas mal de monde sur la plage mais c’est très grand.
Le ciel s’est bien couvert mais Hervé et les garçons veulent aller faire du pédalo. Finalement, ils font du kayak car les pédalos sont des bancs en bois posés sur des flotteurs et flanqués de pédaliers grinçants, et pas possible de manœuvrer ça tout seul ! Après un moment à se faire secouer par les vagues des jet-skis, il commence à pleuvoir, les éclairs zèbrent le ciel au-dessus des montagnes, bref, l’équipage rentre vite à l’abri. On ressort un peu après pour jouer sur la plage, et les garçons se font un copain qui n’arrête pas de parler. Ils creusent une « piscine » et sont super contents de voir aparaitre de l’eau au fond de leur trou. Comme les éclaires reprennent de plus belle et qu’il est déjà tard, on rentre dans le CC encore bien étouffant.
Mercredi 15 février : la nuit a été calme, le matin est frais et la brume met du temps à se lever. On part vers le parc Huerquehue, pas très loin. Le chemin de ripio grimpe en lacets et on arrive à l’entrée du parc. Nouveauté : on doit payer pour se garer sur un endroit tout coincé, on ne sait même pas si on pourra en ressortir ! On commence la rando dans la forêt en longeant le lac qui est en contrebas, c’est joli. Puis on traverse une petite rivière et on grimpe parmi des grands arbres, certains sont magnifiques. Ça ressemble aux forêts humides du sud, mais avec quelques arrayanes. On est dans la région Araucania mais on ne voit pas d’araucarias par ici.
Depuis le 1er mirador, on voit bien le volcan Villarica, qui ne fume pas aujourd’hui ! Après un tour à la cascade, on va pique-niquer au mirador. Un couple de Québécois avec leur fils Octave nous rejoignent, alors les garçons expédient leur sandwich pour jouer avec lui pendant qu’on discute avec les parents. Ils repartent un peu avant nous, et les garçons s’élancent à la recherche d’Octave lorsque nous redescendons. Ils rencontrent une famille française en vacances avec deux enfants et leurs cousins installés à Santiago. On fait le chemin avec eux, on a parfois du mal à savoir où sont les enfants ! Ils finissent par retrouver Octave, et on croise des gens un peu éberlués de voir passer une ribambelle de sept enfants bondissants, dont le plus grand avec un arc !
Tout le monde se sépare sur le parking et Marius hérite de l’arc. Il parait que la pluie arrive demain, pour plusieurs jours. Pour l’heure, on va vers le hameau de Huife, jusqu’au camping agreste « La Araucaria », en pleine campagne. C’est très mignon, calme, spacieux. On a un emplacement entre les arrayanes, et sous d’immenses chênes locaux près de la rivière.
Les garçons courent avec un petit garçon, puis « El Abuelo », le propriétaire des lieux, leur fait faire un tour sur une jeune jument de 14 mois. Marius est un peu impressionné au début, puis il est très fier.
On a acheté une patte de mouton au nieto qui s’occupe du camping pendant l’été, alors Hervé s’active pour allumer le feu ! Le chien reste avec nous toute la soirée (trop content d’avoir les os et les restes). Les garçons font griller des chamalows, Hervé sort sa guitare et même son harmonica. Les étoiles sont au rendez-vous. On est bien, au calme et loin du tumulte de Pucon ! Les garçons finissent la soirée en prenant leur lampe et en allant crapahuter avec les trois petits voisins arrivés dans la nuit.
Jeudi 16 février : Matinée tranquille, le soleil est encore là mais les nuages arrivent. On se dépêche de prendre des douches, de faire la grosse vaisselle, de la lessive (à l’eau chaude, chouette !) et tout étendre pendant que les garçons observent dans leur boitier-loupe une écrevisse pêchée par le grand-père des petits voisins. Puis ils essayent d’en trouver d’autres dans la rivière, sans succès. Le temps devient menaçant mais on mangent quand-même dehors, jusqu’à ce que le vent et la pluie nous tombent dessus.
J’ai à peine le temps de rentrer notre linge et celui des voisins qui sont partis en excursions (ils dorment à 3 adultes et 3 enfants dans une petite tente pour leurs 3 semaines de vacances annuelles !). Après-midi documentaires pour les garçons, rédaction pour moi, sieste pour Hervé. Il fait super-sombre… Vive l’électricité branchée au CC ! Dommage, on voulait aller se promener sur le sentier de la colline en face, mais là, elle disparaît dans la brume et la pluie !
Vendredi 17 février. Ce matin, ça caille : 9°C au réveil… à 10h ! La pluie a cessé mais le ciel est toujours bien plombé. On fait de l’école tout en rangeant, on remplit le réservoir avec de l’eau de la montagne puis on part vers les thermes de Quimey-Co. On a des réductions grâce au camping mais ça nous coûte quand-même très cher… surtout pour quelques bassins d’eau chaude où les enfants n’ont pas le droit d’être trop agités… Le parking est rempli de gros 4×4 rutilants, sans un grain de poussière (sur quelles routes roulent-ils ???), et les gens à l’intérieur n’ont pas précisément la corpulence des mapuches du coin. On vaque entre les différents bassins intérieurs et extérieurs, Marius apprend à faire la planche… Il y a des jeux et un accès à la rivière, mais il pleut… On part ensuite à 16h15 pour aller à Villarica pour trouver un wifi et de l’huile de moteur. Looong trajet sur-embouteillé : on doit passer Pucon, et on met 3h pour faire 53 km ! Lorsqu’on arrive, sous la pluie (le volcan est invisible), on longe la costanera et ses cuistax, puis on trouve facilement le parking en gravier, sable dur, flaques, herbes et déchets près du centre culturel. On va ensuite se réfugier, connecter et restaurer dans un chouette bar-resto et on fait la connaissance d’une famille canadienne temporairement installée à Santiago. Les garçons et leur fils Arthur mettent vite le bazar, et après le départ de la famille, Marius est subjugué par la fin de « Retour vers le Futur 3 » qui passe (sans le son) sur le grand écran. On passe la nuit à entendre la pluie tambouriner sur le toit.
Samedi 18 février. Aujourd’hui, on devait attendre l’arrivée de Nico, Séverine, Ilena, Neoh et Lily, qu’on a plus vus depuis Camarones, mais suite à un malentendu de messages, on pense qu’ils n’arriveront pas aujourd’hui… Bref, en résumé de la journée : courses, changement de place sur le parking parce que les roues arrières du CC sont dans 7 cm d’eau et il y a 9 nouvelles canettes de bières à côté de nous suite au stationnement d’une voiture la nuit dernière, promenade le long de la costanera et retour sous la pluie, puis super goûter à la patisserie Chokolata et ses énormes gâteaux.
Soirée tranquille et rédaction du blog (si, si je vous assure). Quelques punks chiliens bien calment squattent un moment un renfoncement bien au sec du centre culturel.
Dimanche 19 février. Surprise au petit matin : le défender des Itinerantour est là, sur le parking ! Les pauvres sont arrivés hier à minuit, après 3h bloqués à la frontière par les douaniers chiliens qui ne voulaient pas laisser entrer un véhicule avec le volant à droite (alors qu’ils ont fait toute la Carretera Austral en janvier !) puis 3h de bouchons pour arriver jusqu’ici… Je prépare des crêpes, Hervé fait le plein de café et on prend un super petit-déjeuner à 9 dans le CC en se racontant les derniers mois de voyage. Les enfants jouent sur le parking jusqu’à ce qu’on décide d’aller manger en ville. On trouve un petit resto chouette et pas cher dans l’espèce de marché « Patio de Comida » qui a l’énorme avantage d’avoir un très grand espace de jeux, idéal par temps de pluie. Puis on se balade pendant une éclaircie, les enfants vont encore se dépenser aux jeux et on rentre de nouveau sous la pluie, à la nuit tombée. Le temps est sensé s’améliorer demain…
Lundi 20 février. Ce matin, ça carbure : après le petit-dej, les enfants jouent au demi-soleil et attrapent une rainette qui s’enfuie un moment dans le CC, les papas remballent le camp et les mamans vont faire les courses pour être autonomes pendant plusieurs jours.
Puis c’est plein à la Copec, sortie de la ville embouteillée, et on se dirige sur une petite route au sud. Séverine a tenté de réserver une excursion avec des chiens de traineaux vie internet. Mais le type ne répond plus depuis plusieurs jours, alors on décide d’aller sur place pour voir les possibilités. Mais voilà : impossible de trouver l’endroit… On demande aux pépés édentés qu’on croise, on fait la route trois ou quatre fois, à chaque fois on semble tout près mais on ne trouve pas… Il est 15h, on a fait et marre de tourner. Du coup, on va à Lican Ray, qu’on traverse bien vite tellement c’est bondé de boutiques de bouées et de gens qui brandissent des pancartes « cabañas » le long de la route. On continue donc jusqu’à Coñaripe et on s’arrête juste avant le village, le long d’une petite plage de sable noir, au bord du Lago Calfaquen. Ouf !! Le bivouac établi, les estomacs remplis, les enfants se lancent dans une récolte de mûres. Il en résulte une tarte qui disparaît en quelques minutes, surtout qu’elle permet de finir la crème « gentille ». Le temps se découvre enfin, on voit même apparaître la montagne sur l’autre rive du lac.
Mercredi 21 février. Après un grand petit déjeuner tous ensemble dehors, les enfants vont jouer au bord du lac pendant que Séverine et moi, on part au village en mission « internet ». Mais ni le wifi de l’office du tourisme, ni celui du gouvernement, ni celui de la conaf ne fonctionne : il y a eu tellement de touristes cet été que le système a saturé et ça fait deux moins qu’il n’y a plus de wifi. On parcourt la rue principale dans les deux sens pour trouver un cyber-café, ou du moins le bazar qui a deux ordinateurs dans un coin, mais ça ne marche pas mieux. Finalement, un hotel-restaurant accepte de nous donner leur code, et on arrive à se connecter en restant planté juste à côté de la borne wifi. Séverine renvoie un message au type des chiens, on achète des pelles pour les enfants et on rentre.
Le soleil est bien là et le cadre est vraiment joli. Mais on ne voit pas le volcan, caché derrière la montagne.
Le soir, les garçons ont droit à une douche froide (enfin, fraîche) bien sonore parce que le sable volcanique, c’est joli mais légèrement salissant ! Lorsqu’on leur fait remarquer, ente deux hurlements, que même la petite Lily se lave dehors en plein vent avec de l’eau du lac, sans (presque) rien dire, Marius répond : « oui, mais eux, ils sont habitués ! ». Puis c’est séance ciné- Yakari pendant qu’on prépare le repas et qu’on ouvre des bonnes bouteilles de vin.
Mercredi 22 février. Ce matin, Hervé et Marius vont à la boulangerie et rapporte des gâteaux au dulce de leche pendant que Séverine retourne se connecter. Le type des chiens a répondu qu’il ne peut pas recevoir autant de monde, et puis il va faire trop chaud pour ses chiens, et s’il ne fait pas chaud, il nous recontactera dans deux jours et ensuite il nous indiquera l’endroit exact… Bref, on annule tout et on s’en va ! Sur la route, on revoit enfin le volcan Villarica qui est sorti des nuages et nous fait l’honneur de fumer légèrement.
On repasse par la ville et on continue vers le nord-ouest, en direction du Parc National Conguilio. Pause pic-nic à l’ombre de grands arbres près d’une jolie place d’un village, puis un peu de ripio, encore de l’asphalte, et on arrive vers 18h à l’entrée du PN.
Le garde à l’entrée nous enregistre mollement sans nous donner aucune info. Bon, on arrive donc par l’entrée sud. On suit le defender au milieu d’un paysage de lave, on longe une énorme coulée, c’est un décor assez surréaliste. Le parc abrite les volcans LLaima,qui est le deuxième volcan le plus actif d’Amérique du Sud et le Sierra Nevada. La piste a quelques grosses pierres volcaniques mais n’est pas très difficile.
On traverse un bois d’auraucarias immenses puis on arrive au-dessus de la jolie laguna verde. On cherche un bivouac mais rien n’est assez grand pour nos deux véhicules, et puis c’est un peu interdit. On décide donc d’aller au bord du lac Conguilio, à 12km de là. Au bout de quelques km, ça devient vraiment acrobatique : la piste est très étroite, elle traverse la forêt, tourne, grimpe parfois, est marquée par des ornières boueuses et des pierres… Séverine fait des grands gestes et crie « motorhome ! » dès qu’ils croisent d’autres véhicules pour qu’ils s’écartent et nous permettent de passer. Ça passe parfois tout juste, on frôle les branches, heureusement que nos amis nous ouvrent le passage.
On arrive enfin sur le parking en terre devant le lac. Un camping-car de 10m de long est là, on se demande vraiment comment il est arrivé jusqu’ici ! (On apprendra plus tard que les gardes ont coupé la circulation et l’ont escorté jusqu’ici). On installe le camp, la vue est superbe : le LLaima à gauche entre les arbres, le Sierra Nevada à droite et le lac au milieu. Il faut à peu près 4 minutes aux enfants pour aller faire des glissades dans la « faille » de terre où coule parfois une rivière…
La nuit et la fraîcheur (on est à 1080m d’altitude) arrivent vite et nous offre un superbe ciel étoilé, avec Orion qui a la tête en bas.
Jeudi 23 février. Ce matin, c’est grosse vaisselle, ménage et lessive sous le soleil qui tape, malgré le petit coigüe qui nous offre un peu d’ombre et attire les guêpes.
On a de l’eau de la montagne à disposition au robinet de la zone des pic-nics. On mange tôt, on se repose un peu, il fait très très chaud (34°c dans le CC). Avec Séverine en chef, on s’attelle à la préparation de deux cocottes de couscous qui sont intégralement englouties à l’heure du dîner… Et ce soir, on se couche tôt parce que demain, c’est rando !
Vendredi 24 février. Super nuit : Aloïs a hurlé toutes les 20 min, au moment d’entrer dans le sommeil paradoxal, ou profond, enfin, c’était à intervalles réguliers, jusqu’à ce que Hervé le prenne avec lui dans la capucine et que je finisse la nuit sur la banquette… Et comme on a bu plein de maté, on a eu du mal à dormir. Bref, conditions optimales pour la « petite » rando ! On charge les sacs d’eau et de victuailles, et on s’entasse tous dans le CC en laissant le Defender sur le parking après avoir délimité notre stationnement en dessinant un E barré dans la terre, comme suggéré par Juan, mon nouveau meilleur ami guardaparque (lui m’a dit de mettre des pierres pour que personne ne vienne prendre notre place). On parcourt les 4 km jusqu’au départ de la rando. On se gare sous un immense araucaria, et c’est parti !
En gros, pour aller jusqu’au mirador Sierra Nevada, c’est 6,2 km de montée (un peu plus de 600m de dénivelé), puis la même chose en descente. Ça monte bien dès le début, dans la forêt de coigüe qui nous fait de l’ombre.
Il y a aussi plein de colihuen, les genres de bambous, et peu après le départ, Marius remarque : « oh, un serpent ! ». En effet, il est noir, fin et grimpe dans un bambou à côté du chemin, juste à la hauteur des enfants ! On repart en tapant bien des pieds pour signaler aux serpents qu’on est là et qu’il veut mieux s’écarter de notre chemin !
On arrive à un joli petit mirador, au-dessus du lac, qui est historiquement bas en ce moment. Puis, les coigües se font plus rares et les araucarias plus présents, avec des fils de lichen accrochés aux troncs. Il y a aussi beaucoup de fuschias, des amancay jaunes (la fleur sacrée des mapuches) et d’autres fleurs.
C’est très joli, et fatigant aussi : on débouche sur la crête volcanique, et on voit les 3 volcans en tournant sur nous-même : Villarica, LLaima et Sierra Nevada. Le soleil tape dur, les marcheurs commencent à faiblir : on trouve un peu d’ombre pour le pic-nic. Puis encore un bon quart d’heure de marche le long de la crête : à gauche le lac, à droite des cascades qui dévalent le glacier.
On redescend un peu et on tombe sur un ruisseau bien clair, bien frais, idéal pour se tremper les pieds et recharger les gourdes (enfin, dans l’ordre inverse), car le guarda nous a dit que l’eau était potable. Les enfants pataugent un moment, puis on parcourt les dernières dizaines de mètres jusqu’au mirador final, d’où la vue est superbe.
On a mis 3h, hors pause pic-nic. Au retour, les enfants vont tellement vite qu’on est obligé de mettre un adulte devant pour ne pas les perdre de vue. Une grosse « araña pollo », une tarentule inoffensive, traverse le chemin juste devant le pied de Nico (et de Lily chargée sur son dos) !
Après un peu plus de 5h de marche pour les 12,5 km, on s’assoit dans le CC-sauna pour rentrer. Le garde a mis des grosses pierres pour garder notre emplacement, alors que le parking est bien rempli. On va boire un coup et acheter des glaces artisanales aux enfants qui ont encore l’énergie de jouer au loup ! Nous, non, et pas non-plus de nous mettre à cuisiner. Ça tombe bien, il y a des frites surgelées à la cafeteria et la serveuse apathique finit par nous en apporter deux grosses assiettes. Une fois couchés, les troupes s’endorment en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire.
Samedi 25 février. Aujourd’hui, après avoir tergiversé sur la suite du voyage, on va prendre des douches discrètement au camping d’à côté, puis on finit par décider d’aller à Temuco pour faire renforcer nos lames de suspension arrière, comme nous l’a vivement conseillé le mécano de Iveco en… Terre de Feu… Mais de toute façon, Juan le guardaparque nous a recommandé d’attendre 18h ou 19h pour partir sans trop craindre de croiser d’autres véhicules, surtout qu’on repart par l’accès nord du parc, et les 6 premiers km sont très difficiles, beaucoup plus que le chemin parcouru depuis le sud du parc ! En attendant, Hervé, Nico, Marius, Aloïs, Ilena et Neoh vont faire 1h de kayak sur le lac pendant que je m’enfonce jusqu’au genou dans la vase en essayant d’attraper une pierre qui flotte. Il y a longtemps, une rivière coulait entre le LLaima et Le Sierre Nevada, puis l’éruption du Sierra Nevada il y a 770 ans a bouché le passage de l’eau et le lac s’est formé. Vers 19h, chaque véhicule équipé d’un talkie walkie, notre convoi se met en route. Les principales difficultés sont des montées abruptes et très pierreuses, étroites et parfois en virage. Le defender ouvre la voie et nous avertit des écueils. Il reste même bloqué un moment dans une côte ! Mais notre super CC et son super chauffeur nous sortent de tout ça comme des pros. Passée la laguna Captren, la piste est meilleure. On traverse encore des champs de lave après la sortie du parc, on continue la piste jusqu’à un très joli coin près d’une rivière. L’accès n’est pas évident et finit d’épuiser les chauffeurs. On passe une dernière soirée très sympa ensemble : les enfants avec un dessin animé dans le CC et nous dehors autour de la table.
Dimanche 26 février. Après un réveil couvert, le soleil tape et les enfants vont jouer à la rivière. Le doigt de Neoh, qu’il s’est écrasé avec un pierre la veille, va beaucoup mieux. On mange ce qu’il nous reste de frais, il va falloir faire des courses ! (le wok de Séverine et Nico remporte plus de suffrages que ma polenta…) Vers 18h, après des adieux pas faciles, surtout pour les enfants qui redoutent ce moment (on vient de passer une sacrée semaine et on ne sait pas du tout si on va se recroiser dans ce voyage), on prend la route. La piste de ripio continue un bon moment, puis on rejoint l’asphalte e enfin la ruta 5 (la panaméricaine), qui est une autoroute à ce niveau ; Le contraste est assez brutal, surtout lorsqu’on s’arrête pour dormir dans une station-service ! Chouette retour à l’effervescence de la civilisation… On est garés à quelques mètres de l’autoroute, la transition est rude !
Lundi 27 février. On se réveille tôt pour aller à Temuco. Les abords de la ville sont une succession de garages en tout genre… on va d’abord à un garage indiqué sur ioverlander, et il nous envoie vers un atelier qui s’occupe uniquement des lames de suspension. On trouve l’endroit non sans mal : un très grand hangar avec un monticule de lames cassées, trois forges, des grosses enclumes, et plein de véhicules. La dame en charge nous propose de revenir à 14h30, comme ça le CC sera dans la file d’attente pour être réparé demain matin. On repart donc vers le centre pour retirer de l’argent et faire des courses. La ville est spécialement moche ! Après ces corvées entrecoupées de tournicotages dans les sens uniques, on revient à la forge. On gare le CC, puis, sur les conseils de la dame, on prend un petit bus déglingué (il y a le même à l’atelier) pour aller manger dans une grande cantine très réputée et locale : « las muñecas ». On y mange en effet très bien et pour pas cher. On rentre à pied en longeant la grande route. Le CC nous attend, calé sur des gros billots de bois. L’intérieur fait un peu toboggan. Le « maestro » (toute personne habile de ses mains est nommée « maestro ») nous dit qu’il va mettre une lame de plus pour renforcer le paquet actuel, et recourber le tout, de chaque côté. Vers 18h30, tout le monde s’en va et on est tous seuls dans le CC, dans l’atelier fermé. La dame nous a tout de suite proposé de passer la nuit là car les rues de Temuco ne sont apparemment pas sûres du tout. En tous cas, ici on est au calme et on a même du wifi…
Petit ajout:
* Et un grand merci à Nico et Séverine pour bon nombre de leurs superbes photos!
L’écorce des arrayans a vraiment le goût de cannelle ?
Mais non c’est juste la couleur
Salut les voyageurs !! Des photos magnifiques comme toujours … ça fait rêver 😉 Les paysages durant la rando sont à couper le souffle … et vos p’tits gars bien courageux 😉 bises de Bretagne … hâte de lire la suite ! Au fait pour info impossible ici de trouver un endroit pour redresser des lames de suspension de CC … même pour les changer (à un prix raisonnable) c’est compliqué alors on vous envie aussi pour ça 😉 des bises
Je peux te donner l’adresse à Temuco, mais c’est un peu loin de votre itinéraire! Demande sur les forums si ça se trouve en Amérique centrale, ou cherche un mecano-forgeron… bises à vous!
En effet ça sera pas tout a fait sur notre route 😉 On hésite encore mais y a des chances qu’on vende un rein ou deux et qu’on le fasse par ici avant de partir finalement … elles sont bien abîmées et à priori ça serait plus en Amérique centrale qu’on pourrait trouver quelqu’un pour nous le faire … donc sur la deuxième partie du voyage ce qui va faire un peu tard ! Je viens de lire le dernier article encore whaouh !! les photos sont très belles ! vous avez l’air d’avoir eu bien chaud 😉 Hâte de voir les photos d’après qui vont commencer à me rappeler un paquet de bons souvenirs 😀 plein de bises à vous 4
Ouah!!trop fière de mes bebenouches, de vrais petits baroudeurs,des endroits splendides,des photos superbes.mille bisous😘😘😘😘😘