Samedi 10 septembre, belle journée ensoleillée. On se promène dans Palermo, notre quartier aux maisons basses et aux façades anciennes, puis on va à Recoleta. C’est là qu’on trouve le grand cimetière du même nom, un genre de Père Lachaise argentin, où sont enterrées un tas de personnalités célèbres dont Evita Perón. Mais on a pas trop envie s’y aventurer, alors on fait un tour dans le marché artisanal installé dans les allées du parc en contrebas du cimetière. Les garçons en profitent ensuite pour jouer sur les grosses racines d’un grand arbre en compagnie d’enfants du coin dont l’activité du moment consiste à casser une pile de CD et à jeter les morceaux par terre, ou à se frapper avec. Il fait chaud et beaucoup de porteños (habitants de Buenos Aires) sont assis en petits groupes dans l’herbe.
En face de notre appartement, il y a un bâtiment noir avec l’enseigne« Tecnobar ». On a mis du temps à comprendre ce que c’était, jusqu’à l’ouverture la veille : c’est bar de geeks qui viennent jouer en ligne toute la soirée et une partie de la nuit. D’ailleurs, lorsque c’est ouvert, des néons bleus, verts et rouges clignotent tout le long de la façade.
Dimanche 11 septembre: dernier jour entier ici! En fin de matinée, on va visiter le quartier ancien (et touristique) de San Telmo. C’est un quartier qui était autrefois habité par des familles aisées, puis une épidémie de fièvre jaune a décimé le quartier et fait fuir les habitants. Ensuite, les grandes maisons typiques à un étage aux belles façades de style colonial ont été transformées en conventillos : les propriétaires les ont divisées en appartements pour loger un maximum de locataires pauvres, essentiellement des immigrés européens (à partir de la fin du XIXe siècle). Le quartier était réputé comme très sordide pendant des décennies, et ce n’est que depuis une trentaine d’années qu’il a commencé à être réhabilité. Aujourd’hui c’est un des quartiers les plus touristiques de la ville.
A la sortie du métro, on prend une petite rue pavée avec des anciens rails et on tombe sur l’entrée du marché couvert, originellement occupé par des vendeurs traditionnels (fruits, légumes, viande, pain, petite épicerie, et…) et envahi petit à petit par des brocanteurs et vendeurs de fripes, un peu comme les puces. Il faut dire que le quartier est historiquement celui des brocanteurs.
On débouche sur une autre rue qui mène à la calle Defensa et ses innombrables vendeurs d’artisanat – plus ou moins chinois- (tranquillement installés sous les panneaux précisant que toute vente dans la rue est interdite sans autorisation spéciale). La rue en question mène à la Plaza Dorrego, connue pour sa brocante le dimanche (« Feria de San Telmo », dont les exposants sont habilités par des associations officielles). Sauf que la petite place que nous avons connue il y a 8 ans est en travaux, ce qui explique que tous les stands sont agglutinés sur l’espace restant autour de la place et dans les rues voisines. Il fait très beau, c’est bondé de monde mais c’est sympa de faire le tour. Il y a un stand fourni en attirail gaucho et le vieux monsieur est habillé en gaucho (Marius ne tient plus en place!). Deux guitaristes jouent de la musique espagnole (sic !).
A quelques coins de rues, on mange dans un petit resto dans lequel on rencontre deux boulangers français venus ouvrir une boulangerie française dans le marché couvert. (Il faut avouer que le pain qu’on trouve dans les boulangeries locales n’est pas terrible du tout). Du coup, après avoir fait la connaissance du glacier Freddo, le meilleur copain argentin d’Alexis et Valentin (salut les VW), on repasse par le marché pour acheter du pain et Hervé se trouve une sacoche en cuir dans un des stands de puces.
En revenant au métro, on s’arrête au parc de jeux. Il est rempli de « pichépotos » (les initiés comprendront) mais les garçons se défoulent bien. Puis en sortant du métro, on passe sous les arcades derrière la gare de Palermo, et on débouche sur un espace moderne, avec une esplanade et des boutiques dans les arcades. Ça contraste avec le bout de cet espace qui est formé par l’arrière des bâtiments de la gare tout délabrés et noircis. On assiste à un spectacle d’un couple d’acrobates, et ensuite on a droit au même genre de numéro sur le canapé du salon, mais revisité par deux autres apprenti-acrobates.
Le soir, c’est rangement, demain on plie bagage !
Lundi 12 au matin : le déluge s’abat sur nous au moment du départ, la boucle est bouclée… On entasse équipage et bagages dans un taxi et on file au port fluvial.
¡ Ciao Buenos Aires !
Ah mais s’il y a des pichépotos, vous ne devez pas trop être dépaysés finalement…
Je n’ose pas vous demander de nous ramener quelque chose de chez notre ami Freddo !