Les virevoltants

Du 10 au 24 octobre: Foz do Iguaçu – Chui (2376 km – 4320 km parcourus)

Lundi 10 octobre. Réveil un peu mitigé ce matin : contents de reprendre la route et de découvrir le sud du Brésil, mais aussi tristounes de devoir quitter les nouveaux amis. D’ailleurs, Aloïs ne veut pas partir et pleure… Après le petit déjeuner, la photo de groupe et les préparatifs, c’est le départ. On se promet de se revoir bientôt sur la route !

happy families

happy families

Passage par la ville de Fos do Iguaçu pour retirer de l’argent (sans succès…), puis on trace sur la grande route, en direction de Curitiba, à l’est. La route n’est pas trop mauvais mais monotone : à droite : la forêt du Parc de Iguazu ; à gauche : les zones déboisées transformées en terres agricoles. Devant : des camions lents et fumants. La route est ponctuée de péages hors de prix (on n’est pas sur une autoroute, mais une route « simple » où il est presque impossible de doubler…), d’autant que nos roues jumelées à l’arrière nous valent une double tarification. On s’arrête dans un supermarché pour faire le plein de pesticides et d’OGM, et on repart, pour s’arrêter pour la nuit sur le parking d’une station-service. Il y a même un groupe électrogène (en marche). Chouette. Je ne comprends vraiment pas pourquoi Aloïs ne voulait pas quitter le camping ce matin…

Mardi 11 octobre. L’avantage avec les bivouacs sur les stations-service, en plus du fait que souvent on a du wifi et on peut faire le plein d’eau, c’est qu’on repart vite fait le matin. On continue donc sur notre bien chère route, qui maintenant monte, monte… jusqu’à 1279 m ! c’est plus joli, il y a plus de végétation, mais maintenant il pleut ! On voulait s’arrêter voir une formation géologique particulière, des sortes de concrétions verticales, mais vu le temps, on continue jusqu’à Curitiba, grande ville moderne et propre du sud du Brésil (d’après le guide que j’avais parcouru vite fait). On se gare (après avoir évité les fils électriques qui pendent à 3m du sol dans la plupart des rues) sur un parking devant le Museo Oscar Niemeyer (l’architecte qui a notamment dessiné la ville de Brasilia). Le musée est un grand paralépipède posé au sol avec un autre bâtiment en forme d’œil posé sur une autre tour rectangulaire. On est bien au calme, et on se fait gentiment virer par les gardes à 22h30. On démarre sans réveiller les garçons qui dorment et on va se garer dans la rue devant le poste de garde du musée, en espérant qu’aucun joyeux brésilien au volant de sa voiture joyeusement sonorisée ne viendra s’encastrer dans notre salle de bain pendant la nuit.

Museo Oscar Niemeyer

Museo Oscar Niemeyer

Mercredi 12 octobre. Les joyeux brésiliens ont été sages et on a finalement bien dormi. En plus, ce matin il fait beau. On va visiter le musée : chouette, le mercredi c’est gratuit ! Il y a plusieurs expos temporaires, dont une très belle d’un photographe, Valdir Cruz, qui a montre collection sur les chutes d’eau et une autre sur les peuples ruraux, surtout des portraits. Il y a aussi des expos d’art contemporain, de peintures, etc… les garçons sont très intéressés, posent beaucoup de questions et Marius s’insurge lorsqu’on ne s’arrête pas devant chaque oeuvre exposée ! Au niveau du sol, il y a une expo sur les différentes créations de Niemeyer, avec des maquettes. Puis on traverse un tunnel pour monter dans la tour et l’œil, qui est appelée l’auditorium mais qui abrite d’autres œuvres dans un beau volume.

tunnel

tunnel

Puis on reprend la route pour sortir de la ville et emprunter l’ancienne route de Morretes : la magnifique Estrada Graciosa. Il y a une ancienne voie de chemin de fer très prisée des touristes, apparemment très belle et riches en sensations fortes, mais notre route vaut également le détour. Bon, elle est sinueuse, monte pas mal et se termine par 20 km de pavés en descente (le début est juste parsemé de dos d’ânes bien nourris), mais elle traverse la jungle qui est impressionnante. On ne voit pas à 1m à l’intérieur de la végétation très dense. Vers la fin, on est entourés par les bananiers, on traverse les ponts de quelques rivières où se baignent quelques familles, et on débouche à Morretes, village colonial du XVIII qui reste très charmant malgré son orientation actuelle totalement touristique. Il fait gris et tropical.

la montée avant les pavés

la montée avant les pavés

Morretes

Morretes

On ne s’attarde pas trop, et après le goûter, on continue en direction de la côte, vers Ponta do Sul, au bout de la péninsule de Paranagua. On sent qu’on s’approche de la côte, le sol est plus sablonneux, la végétation plus basse. La fin du trajet est longue car les dos d’âne tous les 300 m pendant les 12 derniers km sont particulièrement pénibles. On arrive à la nuit tombée dans ce village qui vit en grande partie des « estacionamentos », les places de parking louées à la journée aux touristes qui vont visiter l’Ilha do Mel. On trouve une place à l’arrière d’une cour un peu glauque, mais c’est le seul endroit où le camping car rentre et vu qu’il fait nuit et qu’il pleut, on ne va pas chercher plus loin. La dame nous dit que demain, il ne va pas pleuvoir. Je lui dis que demain est un autre jour.

 

Jeudi 13 octobre : Ce matin, on est un peu dépités : il pleut, et on a prévu d’aller passer la journée sur l’Ilha do Mel, l’île du Miel, petite île sauve sans voiture, à 20 min de bateau d’ici. Puisqu’il n’y a rien d’autre à faire, on prend nos k-way et on enjambe les grosses flaques qui nous séparent de l’embarcadère, à 100m de là. Petite note vestimentaire : Hervé est en jean et chaussures de marche montantes, Marius est en short et crocs, Aloïs en short et sandales de marche, et moi en pantalon d’été et sandales. Dans le petit bateau, on accompagne une classe de collégiens et leur prof sympa qui nous dit nous avoir vus arriver dans la ville hier soir dans le camping-car. Alors que le bateau sort du chenal, la vue est saisissante : des montagnes sombres se détachent sur le ciel gris et sont auréolées de brume. La mer brésilienne a la couleur de la Mer du Nord en novembre, mais c’est quand-même très joli.

côte brésilienne

côte brésilienne

On débarque après avoir bien tangué et on se sent tout de suite ailleurs : la partie sud de l’île est composée de plages et de collines boisée par de la forêt tropicale.

débarqués

débarqués

On quitte les quelques cabanes de Encantadas (le port d’arrivée) et on se dirige sur les chemins boueux qui mènent à la Gruta Encantada, de l’autre côté de l’île, côté Atlantique. Le ciel s’est un peu dégagé. On suit ensuite l’immense plage déserte, la pluie et le vent reprennent, le ciel et la mer font varier les tons de gris, c’est vraiment sauvage par ici !

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tout au bout à droite, après la dame qui se promène avec son smartphone à 15 cm de son nez en permanence, il y a la grotte

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côté Atlantique

côté Atlantique

Hervé sauve patiemment un petit papillon bleu en mauvaise posture tandis que les garçons courent comme de fous, ne s’arrêtant que pour ramasser des os d’oursins plats et tracer dans le sable des indications pour que les pirates trouvent des trésors.

ouf, sauvé!

ouf, sauvé!

indications pour les pirates

indications pour les pirates

Puis le ciel se dégage d’un coup, on monte une colline sur un sentier très escarpé et boueux, on redescend sur une autre plage, on remonte sur une crête, puis on décide de retourner à Encantadas car les garçons sont fatigués et ont faim (pas pu trouver de quoi faire un pic-nic hier soir en arrivant : les quelques bananes apportées sont englouties depuis un moment). Aloïs râle alors on décide de couper par le sentier de la zone marécageuse entre la plage et la colline. Mais le sentier est plein de flaques marrons peu engageantes, la végétation semble assez inhospitalière… Hervé s’engage sur un tronc pourri qui longe une grosse flaque, Aloïs le suit, puis Marius et moi. Je ressens d’un coup des brûlures aux pieds, Marius hurle : des fourmis dérangées n’ont pas apprécié que leur nid dans le tronc soit piétiné ! à ce moment-là, un surfeur passe allègrement, pied-nus et en rigolant, dans la flaque d’eau. J’attrape Marius et on saute dans la flaque pour se débarrasser des fourmis, mais on a les pieds bien piqués ! On accélère le pas, et Hervé, qui ferme maintenant la marche, aperçoit un serpent jaune et noir à côté du chemin. Du coup, Aloïs qui ne voulait plus avancer termine prestement les dernières centaines de mètres. On mange à Encantadas devant la plage en attendant le bateau du retour.

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le sentier clair en bas est celui qui traverse la zone inhospitalière

le sentier clair en bas est celui qui traverse la zone inhospitalière

le petit port et la côté brésilienne au loin

le petit port et la côté brésilienne au loin

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Puis on décide de quitter la péninsule de Paranagua et d’avancer un peu. Le camping-car passe vaillamment les 56 dos d’âne (oui, j’ai compté), et Hervé rétrograde donc autant de fois en seconde, jusqu’au bac qui relie Matinhos et Guaratuba. On monte sur le bac vers 18h30, la lumière du soleil couchant sur les montagnes et le bord de mer est superbe !

en attendant le passage en bac

en attendant le passage en bac

On roule encore quelques km et on trouve, au bout d’une petite rue sans issue qui mène à une résidence de vacances fermées, un chouette emplacement de bivouac devant la grande plage. Les garçons ont encore de l’énergie pour courir sur la plage alors que le soleil vient de se coucher. Des lucioles volètent dans le buisson devant notre fenêtre…

Vendredi 14 octobre. Après un réveil très matinal en raison du soleil, et un petit déjeuner en lunettes de soleil, on file à la plage ! Puis, en fin de matinée, on prend la route en direction de Blumenau et son Oktoberfest. La vallée de Blumenau a été peuplée de colons allemands et il y persiste une grande tradition bavaroise, dont la fameuse fête de la bière. La route pour y arriver est pourrie, très fréquentée par des conducteurs particulièrement pénibles, et les paysages assez monotones, surtout déboisés et agricoles. Les bords des routes sont ponctués de genre de villages, de garages, de casses et de magasin de matériaux de construction. Arrivés sur place, la seule option est un « camping » : un genre de terrain bondé et moche, tenu par un type assez ravagé (ou bourré, ou les deux) mais situé tout près de l’endroit des festivités. Il y a les couleurs de l’Allemagne partout, et les gens pensent qu’on est allemands, avec notre petit drapeau belge à l’arrière du camping car ! On va à la Vila Germanica en début de soirée, composée par des ruelles de façades de boutiques en style allemand, et d’un hall des expositions tout aussi décoré et rempli de stands de bières et de nourriture (des saucisses aux kébabs en passant par les patates fourrées au strogonoff). Dès l’entrée, les garçons se voient affublés d’un bracelet avec leur nom, le nôtre, et notre numéro de téléphone, et nous recevons un bracelet indiquant le même numéro que le leur. La plupart des gens sont déguisés en tenues traditionnelles, c’est assez saisissant, surtout sur les brésiliennes, mais elles n’ont pas l’air incommodées pour autant. Marius est très décidé à faire la fête (« On est au Brésil, on va faire la fête ! » répète-il depuis des jours). On ne va pas le contrarier, même si au programme, les groupes jouent des musiques allemandes, en chantant avec l’accent brésilien. Enfin, c’est assez drôle et très kitsch, et les garçons sont déchainés. Ils se trouvent une copine pour danser et l’entraînent aux quatre coins du hall. Nous goûtons quelques bières, mais ça ne vaut pas les belges ! La dame à côté de qui nous mangeons est retraitée, elle a fait 15h de bus depuis la région de São Paulo pour venir jusqu’ici mais elle est ravie ! Nous partons tard alors la fête ne fait que commencer. A la sortie, les responsables de la sécurité vérifient que nos bracelets et ceux des garçons correspondent bien ! On se faufile entre les tentes et les voitures entassées dans le « camping » dont l’accès est totalement bouché à cette heure-ci.

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Vila Germanica

Vila Germanica

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Samedi 15 octobre. On est réveillés par les derniers fêtards qui viennent s’écrouler dans leur tente, Hervé part à la recherche de pain dans le marché juste à côté, puis on réussit à sortir du camping et de la ville sans la visiter : on a envie d’un peu de calme ! Retour par la route défoncée, puis direction Florianopolis, ville d’accès à l’île de Santa Catarina. On va voir les fameuses plages brésiliennes ! On va tout au nord de l’île, à Canasvieras, sur les conseils de Sylvia de Paudimar. C’est un village qui doit être bondé en été (comme toute l’île) mais assez agréable et simple en cette saison. On se pose au camping Caminho do Rei, tenu par le sympathique Guto. A part quelques jeunes qui fêtent l’anniversaire de la fille de ce dernier, nous sommes les seuls dans le camping ! Garé près d’un grand arbre, Hervé repère rapidement un joli pivert (ou pic jaune) qui a une grande crête blonde sur la tête. Il fait un peu gris mais on va voir la plage à quelques rues. On passe devant un terrain herbeux où nichent des teros (toujours eux !) et deux petites chouettes. La plage est longue et jolie. On rentre en passant par un petit magasin pour acheter un ballon, tant attendu par les garçons. Ça tombe bien, il y a un terrain de foot dans le camping !

oh, du bleu!

oh, du bleu!

 

Dimanche 16 octobre. Le matin, j’emmène les garçons à la plage. Le temps se gâte dans l’après-midi, mais on retourne marcher un bon moment, jouer aux jeux publics, etc… Hervé bricole, il essaie notamment de comprendre pourquoi le frigo est aussi capricieux. Je ne sais pas trop ce qu’il lui a fait mais ils se sont compris car depuis, le frigo fonctionne super bien !

On se rend compte qu’on est passé aujourd’hui à l’heure d’été, on a donc plus que 4h de décalage avec la France. Le soir, un gros orage s’abat sur nous !

création d'un système en écorce de palmier pour récolter des trésors (caillous, graines, bouts de bois...)

création d’un système en écorce de palmier pour récolter des trésors (caillous, graines, bouts de bois…)

Lundi 17 octobre. Rangement matinal de rigueur, puis on va un peu plus au sud pour attendre le Itinerantour qui devraient arriver bientôt ! Le camping escompté, dans la forêt près de la plage, est fermé jusqu’au 1er novembre. On se rabat sur le camping Fortaleza da Lagoa, dans le village de Barra da Lagoa. Le camping est un peu inondé (le terrain de foot fait office de pataugeoire) mais on trouve une place près d’un arbre et pas trop loin de la cuisine commune. De temps en temps, on voit passer un raton-laveur sur le mur qui nous sépare de la forêt (ça c’est pour Papou et Prévert). On va visiter le coin : à la sortie du camping, une rivière où sont amarrées des barques de pêcheurs serpente jusqu’à la plage, à 1,2 km. La route pour y aller est un peu fastidieuse mais la plage est jolie sous son ciel gris. On rentre vite avant l’orage du soir et on prépare un asado (enfin, churrasqueira en portugais) car on a enfin acheté de la viande ! Hervé suit les conseils de Fernando, un drôle de monsieur qui est au camping avec sa petite tente et sa moto, et passe le plus clair de son temps à boire du maté assis sur une chaise en plastique. Lorsqu’on rentre au camping car, le paillasson posé au bas du marche-pied tapisse le fond d’une grosse flaque…

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Mardi 18 octobre.

Le ciel est gris plus clair ce matin, on aperçoit même parfois le soleil. On va à la plage en fin de matinée, pour manger des crevettes et du poisson les pieds dans le sable. Les garçons ont enfin une noix de coco verte ; ils attendaient de boire de l’eau de coco depuis des jours ! le resto sur la plage est évidemment touristique mais du reste, il est très bon.

coco!

coco!

On va ensuite voir le pont qui enjambe l’estuaire de la rivière, et on part explorer la colline à côté. Il parait qu’il y a une autre petite plage et des piscines naturelles plus loin. On grimpe donc et on arrive sur une petite plage qui n’est pas exceptionnelle car la marée est haute et des eaux provenant de la collines et des hostels au-dessus y ruissellent. On continue donc, le sentier est escarpé et on se retrouve vite dans la forêt tropicale. Les garçons sont très agiles en crocs, et crapahutent comme de vrais explorateurs. On débouche au bout d’un moment en haut d’un énorme rocher qui surplombe la mer. Les « piscines » en question sont remplies de grosses vagues et le ciel a viré au gris prononcé. On s’assoit un moment, et Hervé et moi apercevons un globicéphale au loin ! (Marius et Aloïs étaient en train de regarder une énorme fourmi…). Puis on refait tout le chemin en sens inverse, les quelques personnes qu’on croise sont étonnées de croiser des enfants.

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Après une bonne glace, on rentre au camping, et on voit que le Land Rover de nos amis est là. Les enfants disparaissent instantanément, et on les retrouve sous le toit de la cuisine lorsqu’éclate l’orage de 18h (on commence à y être habitué !). On rallume la parilla (le barbecue) et cette fois, Hervé a trois assistants zélés qu’on finit par asseoir à bonne distance du feu.

ça, ce sont des vrais aventuriers!

ça, ce sont des vrais aventuriers!

Mercredi 19 octobre

Après un petit déjeuner commun, les uns tentent de faire un peu d’école aux enfants qui jouent tout autant à des jeux de leur invention, les autres bidouillent des réglages d’antennes wifi et autres activités de tri et de sauvegardes de photos, d’autres encore vont à la laverie, bref, des occupations typiques qui font partie du voyage.

L’après-midi, nous arrivons à sortir pour une petite promenade du côté du lac (le village est délimité d’une part par la plage et d’autre part par une grande lagune) mais en fait, il n’y a pas de chemin au bord du lac. Pendant le traditionnel orage vespéral, je décide qu’on ne va pas se laisser abattre et j’inaugure le four en préparant une tarte aux pommes (avec une pâte maison à la graisse de coco !). Je dois avouer que je n’en suis pas peu fière et que ses 9 parts font l’unanimité !

Jeudi 20 octobre.

Aujourd’hui on lève le camp, et, forcément, c’est le jour du beau temps ! Bon, on doit récupérer le linge à la laverie à 11h. Vu le temps qu’on met à se préparer, pas le temps d’aller à la plage avant. A 11h, on est à la laverie, mais on a pas assez de reais, et aucun distributeur dans ce village, il faut aller à la petite ville à côté : 8 km dont une montée très raide et le reste en pavés défoncés. Pas le choix, on y va, on revient à la laverie, on repart, pfff… On s’arrête pour faire quelques courses à la lagune, et on voit arriver notre Land Rover Defender préféré avec son équipage qui revient de faire du surf de sable ! On repart pour trouver une plage pour le pic nic. On finit par en trouver une plus au sud. Mais la plage est très raide, il y a des vagues et on pressent qu’il y a vite un trou près du bord. Les garçons restent donc juste au niveau des petites vagues mais Hervé et moi allons nager un peu plus loin après les rouleaux.

wild life

wild life

On repart pour ressortir de l’île. Passé Florianopolis et ses embouteillages, on file le long de la route côtière jusqu’à Laguna. On arrive à la nuit tombée et on se gare sur la place devant l’estuaire du rio Tubarão, sanctuaire des dauphins « Boto da Tainha ». Il y a beaucoup de vent et nous tangons toute la nuit….

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Vendredi 21 octobre. On est venus là car les pêcheurs pêchent ici à l’aide des dauphins : ces derniers rabattent le poisson jusqu’aux filets des pêcheurs. Mais vu le temps gris et venteux et le peu de monde qu’on voit de la fenêtre lors du petit-déjeuner, on se demande vraiment si on va voir des pêcheurs et des dauphins ce matin… On ne se presse donc pas à mettre le nez dehors lorsqu’Aloïs s’exclame : « oh, je vois un « love rover » ! Les Itinerantour sont là aussi, déjà sur le pont ! Marius et Aloïs sont subitement prêts eux aussi, et je pars avec eux, avec les vestes à capuche de rigueur. On passe la petite dune et on voit une petite poignée de pêcheurs à l’œuvre, enfoncés dans l’eau jusqu’à la taille ( en bottes-salopettes caoutchouc pour la plupart), le filet à la main. A quelques mètres d’eux, un dauphin caracole et a l’air de bien s’amuser. A tel point qu’on se demande s’il leur rabat bien du poisson ou s’il est juste là pour jouer. C’est fascinant de voir ça si près de nous. Lorsque le dauphin (en réalité ils sont au moins deux car de temps en temps on en voit un plus petit) se déplace, les pêcheurs le suivent, et de temps en temps, ils jettent leur filet. J’imagine ce que ça doit être en pleine saison de migration des dauphins ! Puis je rentre avec Marius car on a vraiment froid et le sable fin vole partout, pendant qu’Aloïs et Hervé vont marcher en direction du bout de la jetée.

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et plouf

et plouf

lancé de filet

Il est encore assez tôt et nous penons la route. Quelques temps plus tard, on s’arrête à une station-service et on voit… ben oui, le Defender ! C’est la dernière fois, car nous allons ensuite à Canela et eux vont un peu plus au nord. La route pour Canela est très jolie, elle ne tarde pas à monter vers la Serra. On traverse des bananeraies, et on s’arrête au bord de la route pour acheter des bananes, dont nous faisons une grande consommation. J’en achète des toutes petites qui sont vraiment très très bonnes ! la route monte encore, on est au milieu de la végétation dense et tropicale, puis, arrivés sur un plateau à 900m d’altitude, elle change totalement : on est maintenant entourés de pâturages et de bois de pins et d’araucarias, aussi appelés « désespoir du singe ». Le long de la route, des petits vendeurs indiquent qu’ils ont du miel d’eucalyptus et des « pinhãos ». Intrigués de voir ça partout, on s’arrête pour voir ce que c’est. J’imagine que ça doit être un genre de pignons. Le monsieur m’explique que ça se mange cuit, et me fait goûter : c’est en effet un genre de pignon, mais gros comme mon pouce ! bouilli, ça a un peu le goût de la châtaigne. C’est en fait le fruit de l’araucaria. J’en achète un peu déjà cuit, et les garçons trouvent ça bon (c’est un peu spécial quand-même).

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On arrive à Canela, jolie petite ville proprette qui se croit un peu en Haute Savoie : ici les gens se promènent en bonnet et les maisons sont en forme de chalet. On est à 850 m d’altitude… On se gare devant un resto fabriqué avec des containers (merci les VW pour le point) dans une rue calme. Du coup on va manger au très bon resto le soir.

Samedi 22 octobre. Il fait beau et frais ce matin. On va faire un tour dans le centre de Canela : sa Catedral de Pedra, construite des années 1930 aux années 1950, ses magasins de chocolats aux façades kitsch, ses magasins de Pères Noël (la ville d’à côté, Gramado, se targue d’accueillir le village du Père Noël et propose des fondues à chaque restaurant) et ses chalets.

Catedral de Pedra

Catedral de Pedra

Puis on va visiter le Parque do Caracol à quelques kilomètres, ce qui nous donne l’occasion de passer devant plusieurs parcs à thème au goût incertain (gros dinosaures en plastique aux couleurs criardes, genre de Disney, chalet en fausse glace, etc…). Le Parque do Caracol abrite une jolie cascade, une rivière et des bois. Ce n’est pas très grand et on reste un peu sur notre faim, d’autant que la promenade au pied de la cascade est fermée… Après le pic-nic, on repart par un sentier un peu plus sauvage, dans les sous-bois, et on voit, tout près de Hervé, un très joli colibri bleu !

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On repart ensuite vers le sud. On a passé pas mal de temps au Brésil et on va devoir un peu se dépêcher pour pouvoir voir les baleines en Patagonie, car elles ne vont plus y rester très longtemps. En même temps, l’hiver ayant tellement trainé, il parait qu’elles sont en retard, cette année.

On roule donc, on passe Porto Alegre qu’on contourne de loin : cet amas d’immeubles de plus de 3 millions d’habitants ne nous donne pas envie de nous y aventurer. Juste après, on traverse le delta du fleuve Jacuí, qui est en crue : des dizaines de baraques déjà pauvres sont dans l’eau marron, sur plusieurs kilomètres, tout est inondé… Des enfants jouent au ballon dans l’eau, des voitures tentent de passer : la vie semble à peine perturbée. On continue sur cette grande ligne droite et on finit par s’arrêter sur le parking d’une station-service dans le village de Coqueiro. Ce soir, c’est l’effervescence : un camion-cinéma est là pour 2 jours, et à 20h il y a une séance en 3D d’un film-catastrophe sur un tremblement de terre.

Pour nous, ça sera repos !

camion cinéma

camion cinéma

Dimanche 23 octobre.

Aujourd’hui, on roule ! On descend la grande ligne droite peu intéressante mais en bon état. Quelques péages très chers nous taxent au passage. On s’arrête au bord de l’immense lagune de Mirim, juste avant Taim. On trouve une place sur le sable mouillé. Le temps est couvert mais les garçons filent sur la plage avec Hervé pendant que je confectionne mes premiers pains au lait et un cake aux fruits pour terminer les fruits et les œufs avant la frontière. Puis les garçons se lancent dans le sauvetage de dizaines de têtards qui sont presque à sec. Le soir, on pense pouvoir assister à un beau coucher de soleil mais non, les nuages ont pris le dessus…

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Lundi 24 octobre.

Voilà, on a passé notre dernière nuit au Brésil. Ce matin, il bruine… Heureusement, mes petits pains font sensation ! Si j’arrive à faire ça dans un four de camping car, je ne comprends pas comment la boulangerie est aussi mauvaise par ici…

la belle fournée

la belle fournée

On part pour les derniers 150 km de ligne droite, dans la bruine et la pluie (normal, la tradition veut qu’on passe les frontières sous la pluie). La route traverse la réserve de Taim où plein de capibaras broutent tranquillement (un bon nombre aussi sont tranquilles pour toujours sur le bord de la route..) au milieu de nombreux oiseaux. On fait un dernier plein de carburant relativement bon marché puis, après la sortie officielle du Brésil, on va à Chui, la ville frontière morne et grise, pour trouver un supermarché du côté brésilien de la ville et dépenser nos derniers reais. Mais voilà, le lundi, étrangement, tout est fermé côté Brésil ! On change nos reais et on sort d’ici après avoir rempli notre bouteille de gaz. Après le passage de la frontière pur entrer en Uruguay (la dame de la douane ne comprend pas pourquoi sa collègue de Paysandu ne nous a pas tamponné notre passeport à la sortie du pays… nous non plus, surtout qu’elle les avait gardés un bon moment ! A l’avenir on vérifiera mieux que ça) Puis on file jusqu’au Parque de Santa Teresa.

Adeus Brazil!

Adeus Brazil!

 

2 reflexions sur “Du 10 au 24 octobre: Foz do Iguaçu – Chui (2376 km – 4320 km parcourus)

  1. BUZENOT

    Lee como si fuera un secreto, así, cuchicheando :
    VOY A CONTARTE.
    Voy a contarte
    en secreto
    quién soy yo,
    así,
    en voz alta
    me dirás
    quién eres,
    en qué taller trabajas,
    en qué mina,
    cómo te llamas,
    dónde vives,
    calle y número
    para que recibas
    mis cartas,
    para que yo te diga
    quién soy yo
    y dónde vivo…
    Pablo NERUDA, Odas elementales, 1954.
    ¡¡¡Qué chulo!!! ¡¡¡Me mola de verdad!!!

  2. mémé

    C’est un bonheur de suivre tout votre périple,les photos sont magnifiques il me semble que Marius et Alois ont grandi non?
    Mille bisous les chouchou.

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